Une robe de Saint-Laurent

 

 

Collections Haute-Couture femmes Printemps-Eté 2001

C'est un privilège que de présenter une collection couture. Toutes les maisons n'ont pas pu se le permettre...Après tout, la haute couture est un luxe, même pour ceux qui la créent!

Parmi les grands absents: Givenchy, Lapidus...

Restent des défilés en demi teintes, ou plutôt en teinte unique: un gris vert semble envahir tout, jusque chez les jeunes créateurs!

Sinon, peu de grandes nouveautés: John Galliano continue ses opérations marketing, et Gaultier est moins inspiré qu'auparavant. Les grosses pointures, comme Yves Saint-Laurent ou Christian Lacroix nous émerveillent toujours!

Yves Saint-Laurent ***

A force d'avoir renouvelé son style, d'avoir transgressé en restant dans la plus stricte élégance, il est devenu un vrai classique. Alors pas facile de se mesurer à soi-même pendant toutes ces années, et d'éviter les redites!

Et pourtant, malgré un air des dernières collections, il y a des nouveautés, comme ce grand manteau blanc, fondu avec la robe.

Et, sans surprise, pour notre bonheur, cette collection est une variation de style, de chic et d'élégance.

Du bonheur à l'état pur! Merci Christian Lacroix ***!

Décidemment, c'est la star incontestée de ces collections! Cela fait plusieurs années qu'il fait maintenat partie des plus grands, et on peut même faire de lui un égal d'Yves Saint-Laurent!

Il continue ici ses explorations dans des coupes géométriques. Avec l'art de détourner les tissus de leur emploi traditionnel: un costume trois pièces rayé (à gauche) devient un fourreau échancré jusqu'à la taille, alors que le gris de la tenue est contré par un pantalon à carreaux rouges et blancs. Le thême de la gitane revient, revu et corrigé par une superposition très graphiques de tissus acidulés (à droite).

Ligne plus moderne avec des tissus brillants, voire phosphoréscents, et une robe noire à pois blancs (à droite), toujours compense par le rouge d'une veste en cuir aux épaules pointues -qui va s'arracher!-, par contraste avec les pois. Enfin, la palme de la tenue "Barbarella" lui revient (à gauche), avec une -sublime!- tenue corset et cuissardes adoucie par un large col asymétrique et froufroutant!

Bravo! Encore!

Dominique Sirop*** a dessiné des lignes épurées comme toile de fond à son défilé. C'est que tout est dans la coupe très élaborée de ses modèles.

La couleur est un camaïeu de verts, verts d'eau, et or. Robes du soir essentiellement: on avait déjà apprécié ses femmes-lys des défilés précédents, et revoila une nouvelle variation. Résultat: des hauts or aux épaules saillantes, éfillées comme chez Lacroix, et des longues traines surplissées, voire à l'aspect chiffonnée!

Pas de doute, c'est du grand art!

Vert, vopus avez dit vert? vert, comme Versace **!

Eh bien oui, comment cette couleur qu'on voit partout aurai-elle pu échapper à Donatella ? Mais finalement, le soleil de Floride donne du peps aux nuances choisies, et mis à part une avalanche de roses les plus affreux dans son défilé, ses verts et les coupes des vêtements sont vraiment tendances et dynamisantes!

Des tailleurs très ceintrés, dans un esprit new look des années 50 Dior. Et puis, de simples robes associées à des coupes de cheveux crépues donnent une allure androgyne et un brin antique...Un défilé Satyricon?

Carlo Ponti *** restaure l'optimisme des années 60 dans une avalanche de couleurs acidulées! Ouf, enfin un créateur qui a compris que ces collections étaient celles du printemps ou de l'été!

Petite robe en soie arc en cien ou foureau orange presque sculté dans un volume de tissu: un vrai bonheur. Le tout avec un bon gros chignon princesse Grâce plus ou moins décalé! La dolce vita!

Valentino* a pris sa retraite, et on rayue son rouge légendaire!...Pas une transgression, non, juste une évolution normale, une passation de pouvoir créateur...

Robes et tailleurs stricts alternent, ainsi que les motifs, tous plus classiques les uns que les autres.

Aux rayures succèdent les carreaux, à mi chemin entre le prince de galles et un vichy géant noir et blanc!

Un brin de nostalgie pour les collections passées, cependant...

Un printemps un peu friquet chez Maurizio Galante**: grand manteaux de cuir noir lacéré de manière asymétrique (à gauche), pour une allure mi-Cendrillon, mi-Vampirella! On remarque les broderies géométriques des bas, qui deviennent fleuries quand le printemps se réchauffe(à droite). Des tailleurs "fleurs de printemps" qui annoncent l'été!

Bravo!

Pas de dérapage, chez Dior :-) :-( , juste une provocation controlée par John Galliano, et qui asure dit-on, 40 % d'augmentation du chiffre d'affaire...Ce chiffre, qui tue le sentiment de qualité couture, mais qu'on admire pour sa célèbre "croissance à deux chiffres", ne doit pas faire oublier l'apport du créateur. Après tout, à provocations égales, Mac Queen chez Givenchy ne parvient pas aux mêmes résultats, et n'a pas sorti de collection couture cette saison.

Reste une collection show, qui a le mérite d'amuser: femme playboy, délurée un brin disco! Y'a pas à dire, il faut être Anglais ou Américain pour aimer ça!

De la couleur, pour Sérédin et Vassiliev **! Et des thêmes classiques de leur univers onirique! Les faux culs reviennent, encore et encore, mais l'esprit bulgare a fait place au cirque! Un cirque chic, ou les chapeaux penchés rappellent les clowns tristes et poètes(à gauche). Un cirque baroque (à droite), avec les plumes et des chapeaux de lumière, presque irréel: la version 21ème siècle d'un ange vénitien?

Du spectacle -et du spectaculaire!-, pour voir la vie -et la mode!-, comme un rêve!

Louis Féraud * Broderies graphiques pour imper blanc. Une modernité originale, surtout dans les motifs: lignes,boitons noirs, et petites boules blanches cousues dessus! Un tissus ludique, tendance "néo-shaddock"! :-))

Un peu de grisaille encore, même si un pantalon bouffant mauresque rose vient réveiller tout cela...

Ungaro * a moins bien réussi que la dernière fois...Dommage...Finies les passionaria, l'exotisme hispanique, place à l'orient, et aux corsaires! Un résultat conforme à la tendance générale: du vert , du doré, du vert de gris, et quelques couleurs flashy pour faire contrastye: rose, violet... Quand ce n'est pas gris...

Le tout servi avec un turban de pirate et monté sur mules...des tenues de corsaires -le pantalon vert doré (à gauche) va vraiment marcher!- pour croisières chic!

Des robes comme un puzzle, formé de pièces de tissus!...

C'est la nouveauté Pascal Humbert **: originalité des motifs, bien sûr, mais aussi des découpes: imperméables, jupes bouffantes sont gansés selon les découpes rondes et tordues des pièces d'un puzzle gris ou bordeaux -pas très estivales, comme couleurs, mais bon... En dessous des formes géométriques, un frou-frou fait contraste...

De quoi donner l'envie de monter et démonter toutes ses tenues!

Tiens? C'est chez Hanae Mori ** que l'on retrouve les rouges Valentino?!! Et une adaptation en blanc et en finesse du tailleur Saint-Laurent!

C'est à n'y rien comprendre! Echange d'inspiration ou pas, c'est une collection classique réussie: coupes impeccables et détails soignés sur les manches, notamment, ou pour les broderies dorées des bustiers.

 

Du gris, du gris, et soudain, du bleu, dans la collection de Pashaï¨* !

Un bien joli bleu ciel, même! Des coupes élégantes, délicatement serré près du cou, et des manches des fourrure unie... Surtout: un pantalon large qui donne envie de promenades sous un ciel...bleu! Pourquoi s'en priver?

Un brin de déception, chez Gaultier*...

Manifestement, c'est le trash qui fait vendre du parfum et assure la hausse du chiffre d'affaire, comme chez Dior. Gaultier nous avait habitué à mieux...

Une collection printemps été tristounette, grise, entre du gothique réaménagé et du speudo romantisme pour Anglo-saxons, genre fleur séchée...

  On aime juste la réactualisation façon année 30 du smocking Saint-Laurent, devenu blanc avec un noeud lâche...  

Scherrer **

Nulle doute que le bustier fera fureur , comme le pantalon large: c'est une tendance lourde depuis un an! Comme celles des broderies arabes. Une collection très consensuelle, mais qui ne manque pas de grâce, ni d'exotisme!

Plein d'idées à récupérer pour vos soirées orientales de l'été!

 

Franck Sorbier * a laissé la majeure partie de ses chiens au chénil, mais il en restait quelques uns...

Et puis? ...des robes gansées de fourrues sur le col, des robes vertes ou bordeaux, d'une grande légèreté.

Mais pas l'originalité de la collection précédente...Dommage!...

Torrente * appelle à la rescousse de jeunes créateurs, et tant mieux! Il faklait bien cela pour remonter l'image mièvre qui se dégage traditionnellmenet des collctionsde la maison...

Pari à moitié réussi: quelques tenues osées pour la maison -shorts en soie vertes porté avec un soutien-gorge (à droite)- modernise les coupes. Le pantalon large marchera à fond (à gauche), pas le chemisier à cols en dent de scie... L'ensemble reste toujours et irrémédiablement pastels.

Mais comme ce vert pastel est une tendance lourde de ces collections, on ne voit plus trop la différence...

Difficile de réssusciter encore et toujours le traditionel et mythique tailleur Chanel *...

"Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage",cela pourrait être la devise de Karl Lagerfeld...Mais est-ce une collection été? Ici, c'est la grisaille qui domine, et la variation cow boy des lacets et ceinturons bas sur les jupes longues Calamity Jane n'est guère convaincante...

Au contraire, les teintes écrues renforcent un côté vieillot qu'on souhaiterait éviter pour l'été. En prêt-à-porter, cela fera des jolies jupes longues bien classiques, mais quelle nouveauté?