Ouf! Le Louvre n'a pas eu l'expression abusive et franchement médiatique d'"arts premiers", expression qui, pour éviter le terme "primitif" par soucis de politiquement correct, n'en évite pas moins une hypocrisie, ni une connotation négative du terme "primitif" qui n'a pas lieu d'être: on parle ainsi sans aucun mépris des "primitifs flamands".

Mais il faut dire que cette manifestation relève du coup de pub et une telle appellation l'a beaucoup servie. Elle relève aussi d'un forcing présidentiel pour imposer un art qui, pour être tout à fait de valeur, n'a pas sa place au Louvre, car le plus grand musée du monde, contrairement à ce qu'on pense , n'a pas un but universel: il est déjà suffisamment grand , et ses réserves regorgent d'œuvres non exposées faute de place. Comment donc prétendre installer les arts primitifs non européens? Il faudrait non seulement déménager le MAAO, musée des arts africains et océaniens, mais aussi l'ensemble des collections asiatiques du musée Guimet! On imagine les problèmes de place!

Conclusion: l'exposition est temporaire et se contente d'un plan d'ensemble. En moins d'une dizaine de salles, on découvre à grands traits les arts d' Afrique, d' Océanie, et des deux Amériques. Large programme, pas dénué d'intérêt cependant. Le défaut inévitable: en une salle, on passe d'un magnifique masque fang, tribu du Gabon, à une superbe cuillère d'une autre ethnie, pour finir sur des statues zouloues, le tout entre le 14 et le 19^ème siècle, sinon plus élogné encore!...

Sculpture de Chupicaro, Mexique, III, II èmes siècle avant J.-C., terre cuite, musée du quai Branly.